Claude Aveline

Ecrivain français, né à Paris de parents immigrés russes. Malgré une santé fragile, Claude Aveline est un homme de lettres prolifique : poèmes, romans, conférences, récits, pastiches, contes et nouvelles fantastiques, théâtre et pièces radiophoniques, articles de presse, chroniques cinématographiques, essais, mémoires et des histoires pour enfants.

En 1919, il fait la connaissance d’Anatole France, dont il devient le secrétaire et le disciple. Après sa mort en 1924, il ne cessera de servir son œuvre et sa mémoire. Il sera proche aussi du peintre-lithographe Steinlen et du sculpteur Antoine Bourdelle. Après 1945, Claude Aveline entretiendra des relations amicales avec Ossip Zadkine et de nombreux autres artistes.

Malade, il séjourne pendant quatre ans à Font-Romeu où il rencontre le cinéaste Jean Vigo, qu’il soutiendra jusqu’à sa mort en 1934. Il sera le tuteur de sa fille Luce et fondera en 1951 le Prix Jean Vigo, qui récompense chaque année un jeune réalisateur pour l’indépendance de son esprit et la qualité de sa réalisation. Il présidera le jury durant 25 ans.

Claude Aveline est une personnalité importante de la vie littéraire parisienne dans les années 1930. A partir de 1933, il prend le parti des classes laborieuses, écrivain proche du Front Populaire, comme de nombreux autres intellectuels français de sa génération. Il s’engage contre les fascismes en Europe et pour l’Espagne républicaine. Il publie en 1936 son roman Le Prisonnier. Ecrit dans une langue sobre et claire, le récit à la première personne est haletant et efficace. Le succès populaire est immédiat.

Passionné de cinéma, il est le cofondateur de Ciné-Liberté et publie régulièrement une chronique cinématographique. Durant ces années d’intense activité, Claude Aveline a été le cofondateur de la Maison de la Culture de Paris. Il est envoyé en 1937 faire des conférences dans diverses villes de France, en Tunisie et à Alger, où il inaugure la nouvelle Maison de la Culture. Le jeune Albert Camus, secrétaire général de cette Maison, présente Claude Aveline à la Radio et devant l’auditoire et publiera L’Etranger en 1942.

Claude Aveline fut un résistant de la première heure, d’abord parmi les intellectuels du réseau du Musée de l’Homme, puis dans la clandestinité, à Lyon et ses environs. Il publiera en 1944 aux éditions de Minuit, Le Temps Mort, un récit poignant et admirable et, 25 années plus tard, Monologue pour un Disparu, poème de révolte dédié à son ami Jacques Lion, arrêté par la Gestapo et mort en déportation. En 1948, Claude Aveline est l’un des premiers intellectuels français à se rendre en Yougoslavie, malgré les pressions exercées par le Parti communiste français, dont il s’éloigne définitivement.

Dans les années 1960 son poème de « L’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas » lui donnera l’idée de proposer à différents artistes de réaliser leur portrait de « L’Oiseau… ». Ainsi naîtra une étonnante “volière” de près de deux cents oiseaux dont ceux de Léonor Fini, Chagall, Masson, Zadkine. Il a fait don de cette collction au musée d’Art Modserne de la ville de Paris.

Claude Aveline est aussi l’auteur de livres pour enfants et de réflexions sur l’éducation et la culture pour tous. Il reçoit en 1952 le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres pour l’ensemble de son œuvre. Il est membre du Conseil exécutif de la Société Européenne de Culture, fondée à Venise en 1950 et qui, en pleine guerre froide, a pour mission d’instaurer le dialogue entre les peuples.

Il se tourne alors vers l’art radiophonique, dont il devient l’un des plus éminents représentants (L’Abonné de la ligne U, Hoffmann Canada, Le bestiaire inattendu et C’est vrai mais il ne faut pas le croire, pour lequel il obtient le Prix Italia). Il poursuit ses expériences et ses créations pour la radio et, en 1976, la Société des auteurs dramatiques lui décerne son Prix de la Radio. Il reçoit en 1986 le prix international de la Société Européenne de Culture pour l’ensemble d’une œuvre « ayant contribué par son action de politique de la culture à promouvoir la solidarité entre les peuples ».

Le romancier, chroniqueur et homme de lettres a connu des heures de gloire et de grande créativité littéraire de 1933 à 1944 et de 1945 à 1968. Dans une langue classique admirable, il a écrit des romans dont cinq policiers, deux récits de voyages, plusieurs essais, un recueil de nouvelles étranges, des histoires pour enfants, un recueil de poèmes et de très nombreuses chroniques.

SES LIVRES :

L’ABONNÉ DE LA LIGNE U
Parution : 7 mai 2025
424 pages – 11,90 euros
ISBN : 979-10-92159-36-3